09: Jean-Marie Straub

4 April, 2015 - 15:30
SPHINX 3

 

 

SELECTION 2015

A dialogue between new audiovisual works, older or rediscovered films and videos by artists and filmmakers who work in the expanded field of moving image practice.

La guerre d’Algérie!

Jean-Marie Straub
,
CH, FR
,
2014
,
DCP
,
colour
,
2'

Kommunisten

Jean-Marie Straub
,
CH, FR
,
2014
,
DCP
,
colour
,
70'

A 81 ans, Jean-Marie se propose une fois encore de surprendre et d’inventer. Il n’est pas rien d’imaginer ce film dans sa portée politique et morale. Il n’est pas rien non plus d’en voir les défis de réalisation et l’évidence de l’invention qu’il nous propose. Car il ne s’agit pas ici pour Jean-Marie Straub de s’autociter dans un narcissisme improbable – tout le monde sait combien ce genre de sentiment peut lui être étranger. Il ne s’agit pas non plus d’un testament, corde sensible qu’on aurait bien trop de facilité à agiter pour émouvoir face à un cinéaste majeur du XXième siècle.

Non le défi que se/nous propose Jean-Marie Straub est bien d’ordre cinématographique. Tous ses films ont toujours été constitués de blocs. Et ces blocs qui s’entrechoquent, blocs denses de textes, de paysages, de visages, ont toujours eu pour nécessité de donner à voir à travers ces chocs l’invisible des sentiments et du politique. Cette musicalité des blocs, Jean Marie Straub la pousse ici à son paroxysme, mélangeant les blocs de temps (40 ans séparent les différents extraits qui vont être utilisés et le tournage à venir), les blocs de textes (Malraux, Fortini, Vittorini, Holderlin) et les blocs de langues (français, italien, allemand), pour que de ce fracas émerge l’histoire du monde, oui l’Histoire, et du même mouvement l’espoir politique de son dépassement.

C’est donc un film d’aventures dont il s’agit là, de l’aventure Humaine, et de toujours dépassée au final par la Nature. Tout ce qui fonde le cinéma de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet depuis 50 ans trouve dans ce projet sa forme la plus nouvellement brute.” (Arnaud Dommerc)

In Kommunisten, Jean-Marie Straub brings together blocks of time (40 years separate the various extracts that are used), blocks of text (Malraux, Fortini, Vittorini, Hölderlin) and blocks of language (French, Italian, German), and from this emerges the history of the world, yes, History with a capital H, and from the same movement, the political hope of its being overtaken. So this is an adventure film, about the Human adventure, still one that is always, in the end, overtaken by Nature.